Éditions Allia

Amandine Glévarec – Cher Gérard, je suis ravie de vous rencontrer, d’autant plus que vous avez plutôt la réputation d’être un homme discret. C’est une volonté de vous tenir quelque peu en dehors du monde littéraire ? 

Gérard Berréby – Avant tout, c’est par convenance personnelle, cela correspond à mon tempérament. Je n’ai absolument aucune envie de bousculer ma tendance personnelle. 

A. G. – Serait-ce aussi une posture d’éditeur de se dire que l’intérêt est de mettre en avant les livres, et de ne vous voir que comme un passeur ? 

G. B. – Je ne crois pas car dans une posture il y a une dimension spectaculaire, une dimension de représentation dans laquelle le paraître prime sur le reste, et pour moi ce n’est pas du tout le cas. Je ne peux pas être à la fois juge et partie. Je fais des choses, je les fais à ma guise, avec mes propres moyens, et je peux difficilement commenter ce que je fais. Si cela est perçu comme de la discrétion ou comme mystérieux, secret, bizarre, je suis d’accord, je ne suis contre aucune opinion. Mais ce n’est pas à moi de commenter les commentaires sur mon travail, sinon on n’en finirait pas. Je fais les choses car je pense que je dois les faire ainsi, mais je ne donne pas de leçons, je ne veux surtout pas avoir la responsabilité d’être un modèle. Ce qui compte le plus pour moi est ce qui est rendu public dans ce que nous faisons, ce que j’anime, coordonne ou dirige.

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