
Amandine Glévarec — Première question : comment devient-on éditeur ?
Benoît Virot— Un peu par hasard. Les meilleures choses qui me sont arrivées dans ma vie d’éditeur, à commencer par les premiers choix, stratégiques et éditoriaux, se sont produites sans que je ne les dessine, sans que je ne les prévoie. Ma vocation, depuis l’âge de 6, 7 ans, était de devenir journaliste, en tout cas de créer un journal. J’avais vraiment la tête, au sens propre, plongée dans les pages de Libération que mon père ramenait le matin et, au sens figuré, dans des projets de création de journaux. Selon les âges, c’étaient des journaux de quartier, puis de lycée, puis j’ai eu un projet de revue politique et artistique, à 18 ans, à mon arrivée à Paris. Celui-ci n’a pas abouti, mais l’idée de devenir une sorte de courroie de transmission est restée gravée en moi, comme celle d’investir un media : si je n’avais pas été journaliste, j’aurais voulu devenir programmateur de cinéma ou publicitaire, ou publiciste.
Continuer à lire … « Le Nouvel Attila »