Amandine Glévarec – Chère Marie Musy, j’imagine que tu es tombée dans les livres toute petite… Quel a été parcours littéraire depuis ta prime enfance ?
Marie Musy – Je dirais que petite je suis plus tombée dans les histoires que dans les livres ! Mon père était journaliste radio et il partait en voyage partout dans le monde plusieurs fois par année. Pour éviter que ma sœur et moi nous ennuyons trop de lui, et de sa voix, il avait l’habitude d’inventer des histoires et de les enregistrer, avant de partir, sur des cassettes ! Chaque soir ma mère nous faisait écouter 10 ou 15 minutes de l’histoire racontée par papa. Mais il y a toujours eu des livres autour de moi, mes premiers souvenirs sont aussi liés à mon père et à ses voyages. Avant de partir il nous montrait toujours, sur un atlas énoooorme, les pays où il allait. Ensuite il ouvrait le Petit Larousse et nous montrait les drapeaux des pays ! J’ai passé beaucoup de temps à dessiner des drapeaux d’ailleurs ! Mes parents avaient des livres, mes grands-parents, mes oncles et tantes aussi, j’ai toujours, ou presque, reçu des livres en cadeaux. Mes grands-parents paternels m’ont offert mon premier…Jacques Chessex, un album pour enfants intitulé « Marie et le chat sauvage ». J’ai commencé à lire vraiment l’été de mes 10 ans, les vacances étaient si longues ! Je suis tombée dans la lecture parce que je m’ennuyais. Mon premier grand amour a été « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl. Je l’ai lu 10 fois je crois ! Et j’étais sûre que j’allais finir par trouver un billet de loterie dans un Kinder Surprise (mais en fait ce vœux ne s’est jamais réalisé…)
A. G. – L’envie de devenir libraire s’est-elle imposée très jeune ou avais-tu d’autres aspirations ?
M. M. – Non, vraiment pas ! Simplement parce que j’adorais, déjà, être dehors et je n’envisageais pas du tout de passer des journées entières enfermée ! Petite je voulais que cueillir des fleurs, me rouler dans l’herbe, parler aux coccinelles et ramasser des feuilles mortes soit un métier ! Je voulais devenir garde-forestier on bûcheron. Je faisais de la danse classique, j’ai aussi rêvé de devenir danseuse étoile ! J’ai été virée du cours quand j’ai coupé mes cheveux, plus possible de faire un chignon, plus de cours ! Plus tard, vers 12 ans, suite à un voyage j’ai été fascinée par Paris, les lumières, tous ces gens, ces grands bâtiments, les ponts sur la Seine. J’écrivais des poèmes, j’étais très romantique alors, à cette époque le métier que je voulais faire c’était, en un mot : poèteàParis.
A. G. – Quel cursus as-tu suivi en Suisse pour devenir libraire ?
M. M. – Eh bien comme je ne savais vraiment pas quoi faire de ma vie à la fin du collège, j’ai fait comme tout le monde dans ce cas : aller glander au gymnase. J’ai rencontré un garçon qui est devenu mon amoureux, sa mère était Cheffe de la Littérature chez Payot à Lausanne. Elle lisait beaucoup, surtout des Russes et des Américains. Pour la petite histoire, le client chez Payot qui achetait énormément de littérature américaine et qui la faisait parfois découvrir aux libraires s’appelait Philippe Djian ! Bref, cette libraire extraordinaire me donnait des livres, des livres et encore des livres. Parfois je lui demandais des titres précis, j’écoutais beaucoup de rock, de punk et de hardcore et les musiciens faisaient souvent référence à des auteurs qui les influençaient. J’ai découvert Hubert Selby parce qu’Henry Rollins avait fait une tournée où il lisait ses poèmes par exemple. C’étais assez drôle de lire Diderot pour le gymnase et Bret Easton Ellis pour mon (très grand) plaisir que belle maman m’avait donné !! À la fin du gymnase je ne savais toujours pas quoi faire, j’ai décidé de faire des petits boulots pendant une année. La mère de mon copain m’a proposé de travailler chez Payot en décembre, je devais faire la caisse. J’ai accepté et j’ai été fascinée par ces libraires qui, me semblait-il, savaient tout ou presque, couraient dans le rayon des poches et trouvaient le bon livre, savait exactement de quel bouquin Pivot avait parlé la veille etc. C’était en 1993, il n’y avait pas d’ordinateur, ils avaient tout ça en tête ! Au bout de 2 jours le gérant m’a proposé de quitter la caisse et de travailler en rayon (Jeunesse). J’avais peur (d’être nulle) mais j’ai dit oui. Et le 31 décembre, sur les rotules mais heureuse comme jamais je lui ai demandé si je pouvais faire un apprentissage, il m’a dit de postuler pour la rentrée d’août, j’étais aux anges, j’allais avoir du temps (3 ans) pour percer le mystère de ces libraires extraordinaires ! J’ai donc fait 3 ans d’apprentissage chez Payot à Lausanne et j’ai obtenu mon CFC en 1997… il y a 21 ans, déjà !!
A. G. – Tu as longtemps été salariée. Il y a beaucoup de fantasmes sur le métier de libraire, mais peux-tu nous expliquer concrètement en quoi il consiste ?
M. M. – Tout dépend de l’endroit où on travaille, de la taille de la librairie, du nombre de collègues, de l’organisation etc. J’ai eu un Chef qui m’avait dit « libraire c’est 90% de vente »… eh bien pas partout ! Dans ma librairie actuellement la vente, le conseil ne représentent même pas le tiers de ma journée ! Il faut réceptionner les livres pour commencer, donc porter des cartons (ou les faire glisser sur le sol quand on a mal au dos !!!), déballer, viser la facture, séparer le réassortiment des commandes clients, séparer les clients privés des institutionnels etc. Entrer les livres dans le système informatique, en période de rentrée cette activité peut prendre toute la journée… On passe aussi beaucoup de temps avec des représentants auxquels nous achetons les livres, un rendez-vous peut prendre 1h30 ou 2h, sur une journée de 8h30 c’est beaucoup. Ranger les livres bien sûr, rédiger des coups de cœur (si on a le temps), aller à la poste, à la banque, changer la vitrine, s’occuper des commandes bibliothèques, les facturer également, faire des retours régulièrement. Répondre au téléphone… si on peut ! Et bien sûr s’occuper des clients, les accueillir, les conseiller si ils le désirent, faire des (jolis) paquets-cadeaux. La librairie peut être synonyme de beaucoup de manutention, je connais peu de libraires qui ont le dos en bon état après 40 ans…
A. G. – Pour répondre à la question que tout le monde se pose : as-tu le temps de lire sur ton lieu de travail ?
M. M. – À part pendant les pauses non, jamais… Il m’est arrivé et il m’arrive de regarder et de feuilleter des bouquins (des livres d’art, des albums par exemple) mais lire, vraiment, non. Ni en étant salariée ni en étant patron d’ailleurs ! Quand je donne mon cours aux apprenti(e)s, sur la création d’une librairie, je leur dis que si ils ont le temps de lire dans la librairie c’est qu’il y a un problème… Elle m’a toujours fait sourire cette question, parce que, est-ce qu’on demande au boulanger si il passe son temps à manger son pain et au dentiste si il passe le siens à se brosser les dents ?
A. G. – Tu as eu un jour l’opportunité, et l’envie, de monter ta propre librairie, avec ton compagnon Nicolas. Devenir patron, en quoi est-ce que ça change la donne ? Est-ce source de stress autant que de plaisir ?
M. M. – Suite à différents hasards de la vie nous avons repris la Librairie du Midi en 2004 mais elle existait déjà depuis 5 ans. C’est indéniablement plus de stress car plus de responsabilités. Mon compagnon répond souvent, quand on lui dit « mais c’est super vous n’avez pas de chef ! » : c’est la librairie ma Cheffe ! Et il a raison. La librairie et ses résultats décident de nos vacances par exemple, est-ce qu’on peut fermer 2 ou 3 semaines l’été ? La librairie nous force à aller bosser avec de la fièvre si il n’y a personne pour nous remplacer… Nous avons choisi, tous les deux, de ne pas avoir d’enfants et on rit souvent en se disant que notre ado de librairie (pour nous elle a 14 ans) nous suffit largement !! Heureusement oui il y a le plaisir de la liberté, même si la liberté est amoindrie par les lois du marché. Il faut vendre. Si on ne vend pas on n’a pas de salaire. Souvent on me dit que c’est un métier de passionnés, c’est vrai mais il faut aussi être réaliste : la passion ne paie pas les factures. Ni celles des fournisseurs, ni celles de nos assurances maladie par exemple ! Mais nous savons aussi que nous n’aurions pas pu développer à notre guise un rayon « nature writing », ni créer un festival de Littérature américaine sans être indépendants !
A. G. – En plus de la gestion de La Librairie du Midi à Oron-la-Ville en Suisse, tu dispenses aussi des cours aux apprentis libraires. Le discours est souvent alarmiste quant à notre jeunesse et à leur rapport aux livres, et toi, avec ton expérience du terrain, qu’en penses-tu ?
M. M. – Oui je leur donne un cours sur la création d’une librairie et je suis leur Cheffe Expert durant les examens finaux, j’assiste à tous les examens oraux et c’est passionnant. Je fais ça depuis 6 ans et je ne m’en lasse pas !
Là encore je préfère être réaliste plutôt qu’alarmiste ! Il y a moins de lecteurs, c’est un fait mais pour moi le vrai problème n’est pas là, il est à 2 endroits : dans les habitudes d’achats, il est de plus en plus difficile de faire venir les gens dans les magasins physiques, c’est valable pour tous les commerces. En Suisse nous avons le problème des livres qui sont 25-30% plus chers qu’en France, nous souffrons peu de ça à Oron mais dans une ville comme Genève c’est catastrophique. Le deuxième facteur très embêtant, le plus grave à mon avis (car philosophiquement parlant c’est très triste…) c’est que les gens ne veulent pas, plus, payer pour la culture. Ceux qui ont 25-30 ans maintenant ont grandi avec internet, la musique, les vidéos gratuites. Certains considèrent qu’aller vers la culture est un effort alors si en plus il faut payer… Il n’est pas rare que des parents nous reprochent le prix d’un livre de poche qu’ils doivent acheter pour l’école. 8 ou 9 Frs c’est trop cher pour un livre alors qu’ils mettent sans broncher plus de 100 Frs dans des abonnements de téléphone portable !!! Il y a un vrai problème sur là où les gens sont d’accord de mettre de l’argent. En Suisse les pistes de ski sont noires de monde tous les week-ends d’hiver par exemple, ça coûte une blinde une journée de ski ! Pareil pour les escapades Easyjet et cie, on dépense 400- 500 Frs voire plus en un week-end à Londres ou Rome mais le livre est trop cher ?!? Mais il y a aussi des choses rassurantes, des librairies ouvrent et s’en sortent, c’est difficile mais certains y arrivent ! Et les enfants, justement, sont des très bons clients, il ne faut pas croire qu’ils ne lisent plus ! À Oron ce sont souvent les enfants qui emmènent leurs parents à la librairie… Quant aux apprentis je les trouve hyper motivés, passionnants et… tellement attachants ! Et c’est courageux de se lancer dans ce métier maintenant, je les admire beaucoup !
A. G. – Si tu aimes les livres, tes posts sur les réseaux sociaux ne peuvent pas non plus faire douter un seul instant que tu aimes les gens, que tu as noué avec tes clients des relations privilégiées. Est-ce qu’aimer la littérature c’est aimer les rencontres ?
M. M. – Tout mon trajet en librairie est fait de rencontres, alors oui ! C’est aussi quelque chose que je dis aux apprentis : à mon avis on ne peut pas faire ce métier sans aimer les gens. Il faut aimer transmettre et partager, c’est un métier très humain. À la base, la rencontre avec un texte c’est la rencontre entre deux humains : un auteur et un lecteur, ou trois, avec le traducteur ! Beaucoup de nos clients sont devenus des amis, un vrai et sincère cercle d’amitié s’est créé autour de la librairie. Dès le départ je voulais que cette librairie soit un commerce comme les autres, surtout que personne n’ait peur d’en pousser la porte, de poser une question. De demander le dernier Musso ou Lévy. Ce magasin est ouvert à tous et l’un de mes plus grands bonheurs c’est ça : les enfants vers 8-9 ans ont le droit d’aller tout seuls pour la première fois dans un magasin. Ils sont nombreux à choisir la librairie, ils ont un billet de 10 Frs plié en huit dans la poche et ils s’achètent un livre. Même si ça a l’air complètement niais ça me bouleverse. À chaque fois.
A. G. – Quelle lectrice es-tu aujourd’hui avec la charge de travail que j’imagine être la tienne, combien de livres arrives-tu à engloutir par mois ? Te contentes-tu parfois de feuilleter pour au moins te faire une idée de ce que tu vendras ?
M. M. – Je ne sais pas, je ne compte pas… car quand on aime… ! Je sais que je fais du 60 pages à l’heure donc évidemment ça dépend de la longueur du livre. Je lis environ 300-400 pages par semaine, et beaucoup plus en vacances. Là c’est 5 ou 6 heures de lecture par jour donc un livre de 350 pages en une journée. Je feuillette très peu, je lis la 4e par contre. Et je regarde toujours le nom du traducteur, c’est l’élément le plus important dans mes choix de lectures ! Après quelque 20 ans en librairie on sait à peu près à quoi s’attendre de la part de tel ou tel éditeur ou tel ou tel auteur. Et puis j’écoute les clients, ce qu’ils ont aimé, ou pas, ça me donne une bonne idée de ce que je mets entre les mains d’autres clients. Je n’impose jamais mes choix, je suggère, je propose, autre chose…
A. G. – Quelle est la ligne de votre librairie ? Vendez-vous de tout ou au contraire faites-vous des focus sur vos coups de cœur ? A contrario, vous refusez-vous d’avoir certains titres dans votre fonds ?
M. M. – Nous sommes et serons toujours une librairie générale. Avec un important rayon Jeunesse (qui marche très bien) et un très bon choix (à nos avis !) en littérature américaine. Nous avons presque tout le catalogue Gallmeister en permanence par exemple. Nous avons aussi nos coups de cœur américains en anglais. Également un rayon uniquement dédié aux nouvelles avec beaucoup de Terres d’Amérique chez Albin Michel. Et un joli choix des éditions Cheyne que j’aime beaucoup depuis longtemps ! Ah et aussi des livres sur les mouches (pour la pêche) car… j’adore ça !!! Nous refusons d’avoir « Mein Kampf » en stock, nous le commandons en demandant un paiement par avance si on nous le demande. Les brûlots d’extrême droite ne passent pas notre porte, ni les livres sur les armes.
A. G. – Quelques coups de cœur de cette rentrée littéraire qui s’annonce déjà ?
M. M. – Chez les Français « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu chez Actes Sud et chez les Américains « L’Arbre-Monde » de Richard Powers traduit par Serge Chauvin au Cherche Midi. Ceci dit, le plus grand et fort livre de l’année est pour moi paru en janvier : « Une vie comme les autres » de Hanya Yanagihara chez Buchet – Chastel traduit par Emmanuelle Ertel. Je l’ai lu en janvier et je rêve encore souvent du personnage principal, Jude. J’ai tous les jours envie de sauter dans un avion direction New York pour aller le rassurer et le serrer dans mes bras. C’est si intense, ce livre m’a brisée, dans le bon sens du terme !
A. G. – Enfin, une dernière question, et pas la moindre, vous avez décidé de créer votre propre festival littéraire, axé sur la littérature américaine. Votre seconde édition verra bientôt le jour, la première avait rencontré un franc succès. D’où est venue l’envie, où avez-vous trouvé l’énergie (et les moyens !!) et surtout qui aura-t-on le plaisir de rencontrer à la librairie du Midi lors de ce nouvel opus de L’Amérique à Oron ?
M. M. – Là aussi tout a été une question de… rencontres ! Je suis allée au Festival America de Vincennes en 2014 ; j’en rêvais depuis longtemps mais je ne trouvais jamais le temps. Pendant 3 jours j’ai observé, écouté et j’ai rencontré beaucoup de gens. Un ami écrivain, Fabrice Colin, m’a présenté Francis Geffard, le directeur et fondateur des collections Terre Indienne et Terres d’Amérique chez Albin Michel ainsi que du Festival America. Francis m’a présenté Joseph Boyden, que j’adore. Un autre ami, Claro, m’a présenté Paul Harding que j’admire beaucoup. Et puis j’ai rencontré Ron Rash… aux toilettes. On y attendait tous les deux et c’est la porte des toilettes pour Femmes qui s’est ouverte en premier. Il était devant moi et je lui ai lancé « you can take my place if you want because I love your books ! ». Dans le quart de seconde qui a suivi je me suis dit « mon Dieu quelle connerie tu viens de dire !!! ». Et il m’a répondu que c’était le plus beau compliment qu’on lui ait fait. Ron est devenu un ami, comme ça !
Il y avait une grande fête lors du dernier soir du festival, j’ai un peu tâté le terrain, demandé à Joseph et à Ron si ils accepteraient de venir dans ma librairie, de taille moyenne, à la campagne, en Suisse. Ils ont dit oui, bien sûr. Le lendemain je suis rentrée en TGV et j’ai eu cette idée un peu folle : embarquer quelques auteurs présents à America à… Oron. Et faire un mini festival, d’ailleurs ma première idée était de l’appeler « L’Amerikiki » !!! Je riais toute seule dans le train. J’en ai parlé à mon compagnon qui m’a dit que j’étais folle mais que c’était une bonne idée. Et à d’autres amis, dont Jeff Schwab, journaliste et spécialiste des USA. Jeff a dit oui, je te suis, ça a été déterminant pour moi ! Ensuite j’en ai parlé à Francis Geffard, pour une question de budget il était primordial qu’America (qui paie les billets d’avions transatlantiques) accepte une forme de « parrainage ». Francis, ravi, a dit oui. J’ai pensé que l’aéroport de Genève était à moins d’une heure de Palézieux en train, que ce genre de manifestation n’existait pas en Suisse, je venais de faire une grande fête pour nos 10 ans à Oron, avec des écrivains venus de Paris, trois concerts, des animations pour les enfants. Je me suis dit qu’on était capable de faire ça. J’ai écrit à deux amis écrivains : Ron Rash et Pete Fromm, je leur ai parlé du projet. Les deux m’ont dit, à l’américaine « you can do it ! Make your dream come true ! Do it ! ».
On a donc créé une Association pour commencer, une partie du financement vient des cotisations ou dons des membres, certains sont très généreux c’est complètement fabuleux ! Et puis il y a la recherche de fonds, c’est-à-dire aller demander de l’argent à des Fondations, des banques etc. Les réactions ont été diverses, certains ont été très enthousiastes et d’autres pas. Il faut apprendre à prendre des claques… et à tendre l’autre joue ! Le Canton de Vaud a refusé de nous subventionner parce qu’on ne met pas en valeur les auteurs Vaudois. Une banque a dit non car elle n’aime pas les Américains ! C’est fou ça, on s’est cogné à un racisme anti-Américain aussi détestable que stupide. J’avais envie de dire à ces gens-là « non mais est-ce que vous oseriez dire on n’aime pas les Africains ??? ». Enfin, notre budget est rationnel : 40 000 Frs. Il est couvert par les Membres de l’Association et cette année par la Fondation Michalski, le Pour Cent Culturel Migros, la Fondation Payot pour la Lecture, la Société des Artisans et Commerçants d’Oron et le Centre de Traduction Littéraire de L’Uni. de Lausanne.
Cette année il y aura Michael Farris Smith du Mississippi, Christian Kiefer de Californie, Jean Hegland qui est déjà venue sera de retour aussi de Californie. Et puis nos stars : Laura Kasischke du Michigan, on avait tenté le coup en 2016 et ça n’avait pas marché. Mais L’Amérique à Oron ne baisse jamais les bras et cette année est la bonne ! Laura participera à une Joute de Traduction, elle a écrit une nouvelle juste pour nous ! Ce sera le samedi à 14h, avec Sophie Aslanides et Anatole Pons et ça s’annonce aussi ludique que passionnant. Et puis l’une de mes idoles : Richard Russo ! Je le lis depuis presque 20 ans, j’ai tremblé en envoyant l’invitation et pleuré quand j’ai reçu la réponse. C’est un auteur si important, je crois que grâce à lui on comprend mieux l’Amérique et c’est primordial, surtout ces temps…